Ces différents comportements sont généralement destinés à calmer une sensation douloureuse et plus particulièrement un prurit (démangeaisons). Le prurit est un signe clinique très fréquent lors d'affections cutanées, particulièrement pour celles qui ont une origine parasitaire ou allergique.
Le type de comportement est souvent dicté par la région atteinte et son accessibilité : lors de prurit des extrémités (pododermatite, épillet interdigité, etc.) ou de la région ventrale (atopie, allergie de contact, etc.), le chien va se lécher ou se mordiller, alors qu'il se grattera avec la patte postérieure ou se frottera avec les pattes antérieures si le trouble concerne la face ou les oreilles, et qu'il pourra chercher un support (mur, canapé) sur lequel se frotter pour un prurit des flancs ou de la région dorso-lombaire (lors de DAPP, par exemple).
L'intensité du prurit est variable d'une affection à l'autre et, pour une même affection, d'un chien à un autre.
Les prurits les plus marqués arrivent à perturber le sommeil de l'animal. En outre, il n'est pas rare que les chiens atteints finissent par s'automutiler, en particulier lorsque l'affection devient chronique, c'est à dire qu'elle se prolonge dans le temps plus de 3 semaines. Un grattage énergique, des mordillements fréquents, mais aussi un léchage répété conduisent en effet à l'apparition plus ou moins rapide (de quelques heures à plusieurs semaines) de lésions variées : excoriations (peau écorchée), croûtes, inflammation et rougeur, ulcérations cutanées, suintement lié à une infection secondaire, etc. Celles-ci peuvent ainsi s'ajouter aux éventuelles lésions directement dues à la maladie.
Nous avons tous déjà expérimenté à quel point certaines démangeaisons, par exemple dues à des piqûres multiples de moustiques, peuvent être difficiles à supporter ; savoir que son chien subit les mêmes désagréments justifie déjà de ne pas le laisser dans cet état. Lors de signes de prurit intense, une consultation rapide permettra au vétérinaire d'instaurer un traitement symptomatique pour soulager l'animal et éviter qu'il n'aggrave ses lésions, et sera également l'occasion de rechercher la cause du prurit, afin de la traiter et proposer chaque fois que possible des mesures préventives, afin d'éviter des récidives (traitements antiparasitaires, éviction des allergènes lors d'atopie, etc.).