Les tiques sont des acariens de grande taille. Les nombreuses espèces de tiques sont adaptées à tous les milieux et à une grande variété d’hôtes (chien, chat, cheval, bovins, homme, mais aussi reptiles et oiseaux). En France, ce sont des parasites saisonniers, que l'on trouve dans certaines régions et à certaines périodes de l'année.
Principales espèces de tiques du chien en France
Trois espèces principales infestent les carnivores :
- Dermacentor reticulatus : cette tique vit préférentiellement sur des terrains peu boisés (jardins, prairies, bords de cours d'eau, etc.) ; ces hôtes les plus fréquents sont les chiens et les chevaux ;
- Ixodes ricinus : cette tique vit en forêt et ses hôtes habituelles appartiennent à la faune sauvage ; le chien se promenant dans la forêt est toutefois un hôte potentiel ;
- Rhipicephalus sanguineus : cette tique est un parasite du chien, vivant dans des régions au climat chaud (en France, le bassin méditerranéen).
Le milieu de vie (ou biotope) de chacune de ces espèces est donc assez spécifique. Leurs aires de répartition, de même que leurs hôtes de prédilection sont également différents.
Les saisons ont une influence importante sur leurs populations : les périodes d'activités maximale se situent au printemps et à l'automne.
Cycle parasitaire des tiques du chien
Les tiques sont des ectoparasites temporaires : à chacun des stades de développement, une phase de vie libre alterne avec une phase de vie parasitaire. Trois stades parasitaires se succèdent au cours de la vie d'une tique : larve, nymphe et adulte.
Chaque stade ne fait qu’un repas. Pour se nourrir, la tique qui vit librement doit trouver un hôte ; elle chasse à l’affût, et se laisse tomber sur un animal qui passe à sa portée. Elle peut alors se gorger de sang, le repas durant 5 à 9 jours, puis se laisse tomber au sol. S'il s'agit d'une larve ou d'une nymphe, elle mue pour donner le stade suivant. Les tiques adultes femelles s'accouplent sur l'hôte avant de le quitter, pondent plusieurs milliers d'œufs, puis meurent.
La durée du cycle est très variable car elle dépend des conditions climatiques et de la possibilité de trouver un hôte ; lorsque les conditions sont défavorables (sec en été ou froid en hiver), la tique entre en léthargie (ou diapause).
Pourquoi lutter contre les tiques ?
L'infestation par les tiques peut avoir différents effets pathogènes directs :
- réactions locales aux points de piqûres (inflammation, infection) ;
- affaiblissement lié au prélèvement de sang, lors d'infestation massive (une tique femelle adulte absorbe 2 à 4 ml de sang) ;
- occasionnellement, toxicité de la salive provoquant une paralysie par morsure de tique.
L'importance des tiques est surtout liée à la possibilité de transmission lors du repas sanguin d'agents pathogènes variés provoquant des maladies souvent graves ; chez le chien, les tiques sont en particulier le vecteur de la piroplasmose (ou babésiose), mais aussi de l'erhlichiose (autre maladie mortelle), de la borréliose ou maladie de Lyme, etc.
Suivant les études, 5 à 30 % des tiques sont porteuses d'un agent pathogène. Selon l'espèce de tique, les agents pathogènes transmis peuvent être différents ; par exemple :
- Ixodes ricinus est un vecteur de Borrelia burgdorferi (Maladie de Lyme), qu'elle peut également transmettre à l'homme ;
- Rhipicephalus sanguineus est un vecteur de Babesia canis (babésiose canine), Ehrlichia canis (ehrlichiose canine), etc. ;
- Dermacentor reticulatus est un vecteur de Babesia canis (babésiose canine) ;
Prévention et traitement
Compte-tenu du risque élevé de transmission de maladies graves, La prévention des infestations est préconisée : l'objectif est d'éviter l'infestation du chien par les tiques ou, pour celles qui arrivent tout de même sur l'animal, qu'elles n'aient pas le temps de le piquer, l'inoculation des agents pathogènes ayant lieu pendant les premières heures du repas de sang.
Comme il est très difficile ou impossible d’éliminer les tiques de l'environnement, la prévention des infestations consiste à éviter les lieux où la présence de tiques est avérée et/ou à protéger efficacement les animaux.
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Pour une protection optimale, les animaux doivent être traités régulièrement avec un antiparasitaire externe présentant les caractéristiques suivantes :
- il agit rapidement (en moins de 48 heures), avant que les agents pathogènes aient pu être transmis par la tique ;
- il agit longtemps : la durée d'action (ou rémanence) assure une protection continue sans avoir à multiplier les traitements, même si le risque d'infestation est élevé ;
- son efficacité n'est pas altérée si le chien est mouillé (chien circulant dans des herbes humides, sous la pluie).
Il existe de nombreux antiparasitaires différents (colliers, sprays, pipettes, etc.), certains produits étant également efficaces contre les puces. Le vétérinaire sera en mesure de conseiller le propriétaire pour choisir et utiliser au mieux celui qui convient au mode de vie de son animal.
Les antiparasitaires n'ayant pas d'effet répulsif et ne provoquant pas une mort instantanée de la tique, il est possible de trouver des tiques sur un animal correctement traité, avec un produit efficace.
Une inspection rigoureuse de la peau du chien, en particulier après des promenades dans des zones à risque est donc une mesure complémentaire des traitements antiparasitaires préventifs.
Lorsqu'une tique est repérée, elle doit être éliminée sans tarder ; si elle est déjà fixée, il ne faut pas essayer de la retirer manuellement (la pression peut provoquer l'inoculation des agents pathogènes), ni "l'anesthésier" avec de l'éther ou de l'alcool (cela augmente également le risque de transmission), mais l'ôter à l'aide d'un dispositif spécifique, du type crochet à tique.